Le taux de change entre le dollar canadien et le dollar américain a certainement évolué au cours des derniers mois, au détriment du huard. Après avoir grimpé jusqu’à la fin de l’année pour terminer 2023 à environ 75 cents 1⁄2, le dollar canadien a chuté de près de 72 cents 1⁄2. Le dollar canadien se négocie près de l’extrémité inférieure de sa fourchette récente. Souvenez-vous de l'époque où le huard était à parité avec le dollar américain? Les voyages à Disney semblaient bon marché, les achats transfrontaliers faisaient fureur et le pétrole atteignait un cours moyen de 96 dollars le baril. Avec un pétrole qui passe de 70 à 80 dollars, cela ne correspond pas à un huard à 72 ½ cents. Ne sommes-nous plus une pétro-devise? Peut-être qu'une décennie de sous-investissement et d'incertitude entourant l'infrastructure de transport peut changer la monnaie. Il y a aussi d'autres facteurs qui sont plus importants que l'incidence du pétrole sur notre taux de change par rapport au dollar tout-puissant.
La faiblesse du dollar canadien est assez facile à expliquer. Aux États-Unis, l’inflation a augmenté, tout comme les données économiques. Pendant ce temps, au Canada, la tendance inverse est évidente. On n'a qu'à regarder les indices de surprise économique Citigroup pour chaque pays. Cet indice mobile mesure les données économiques publiées par rapport aux prévisions consensuelles, pondérées en fonction de l'importance de chaque publication de données. La moyenne canadienne a été d'environ -36, tandis que celle des États-Unis a été de + 40 jusqu'à maintenant en 2024. Il n’est donc pas surprenant que cette situation se soit traduite par un élargissement de l’écart des rendements sur 2 ans, la teneur des rendements ayant le plus d’incidence sur les cours de change au comptant. Les rendements des obligations américaines à 2 ans sont de 4,89 % comparativement à 4,17 % au Canada, soit l’écart le plus important de la dernière décennie. Cela s’est également traduit par des baisses de taux prévues par la banque centrale. En janvier, le marché s’entendait pour fixer le taux des fonds fédéraux américains à sept baisses (25 points de base chacun), ce qui est énorme, alors que le Canada prévoyait cinq baisses. Aujourd'hui, ils sont liés à 2 1⁄2 coups chacun.
Pourtant, le prix des marchandises est à l’opposé d’un dollar canadien plus faible. Bien qu’il ne soit peut-être pas aussi fort qu’il l’a été par le passé, le dollar canadien se porte habituellement bien lorsque les prix des marchandises augmentent et que la croissance économique mondiale s’améliore. Ce n'est manifestement pas le cas dernièrement, et je dirais même qu'il s'agit d'un écart important. Le graphique ci-dessous présente l’indice CRB des marchandises et le cours du pétrole par rapport au dollar canadien / dollar américain. Normalement, il y a une corrélation assez décente entre ces facteurs, mais pas récemment.
Un facteur important est que la récente fluctuation du huard est davantage attribuable à la vigueur du dollar américain qu’à sa faiblesse. Alors que le dollar canadien a perdu environ 5 % par rapport au dollar américain depuis le début de l’année, il est resté relativement stable par rapport aux autres grandes monnaies, telles que le yen et l’euro. Cette situation témoigne de la vigueur du dollar américain en raison de la hausse de l’inflation, de la modération des baisses de taux et de meilleures données relatives sur la croissance économique.
Mais à 72 ¢1⁄2, le huard a-t-il une valeur? On commence à voir les choses sous cet angle. Il ne fait aucun doute que le dollar canadien est sous-évalué, comme le montre le graphique sur la parité du pouvoir d’achat ci-dessous. Cela ne veut pas dire qu’il réglera bientôt cette sous-évaluation; il y a des fluctuations rapides des devises (la plupart des facteurs mentionnés précédemment), puis il y a des facteurs lents. L’évaluation est un facteur lent, tout comme les déficits. Bien sûr, tout le monde fait des déficits; ce n’est pas nouveau. Mais les États-Unis ont porté les déficits à de nouveaux niveaux en dehors d’un contexte de récession, de guerre et de pandémie. À un moment donné, ce sera négatif pour le dollar américain par rapport aux devises nationales plus responsables sur le plan financier. Nous ne disons pas que le Canada est responsable sur le plan financier, mais c’est sur une base relative par rapport aux États-Unis.
Réflexions finales
Le risque de change est un élément important de la gestion de portefeuilles multiactifs. Nos positions en dollars américains demeurent largement non couvertes, ce qui a été le bon choix. En général, nous aimons ne pas être couverts, car le dollar américain peut être un puissant outil de diversification pour les portefeuilles canadiens. Toutefois, notre conviction à cet égard s’estompe; plus le dollar canadien se déprécie, plus le rapport risque-rendement des opérations de couverture est favorable. Nous n'en sommes pas encore là, mais cela commence à paraître plutôt intéressant.
— Craig Basinger est stratège en chef du marché chez Purpose Investments
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Sources : Les graphiques proviennent de Bloomberg L. P.
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